S’il y a bien une chose réelle dans ce monde numérique que nous créons jour après jour, c’est tout le cyber-harcèlement qui en découle. Et pour une raison ou pour une autre, n’importe qui peut finalement en devenir victime. Impactant par la suite son quotidien.
Focus sur le plus gros fardeau du monde en ligne, le cyber-harcèlement.
Qu’est-ce que le cyber-harcèlement ?
Harcèlement pratiqué par voie électronique, notamment sur les réseaux sociaux.
Dictionnaires Le Robert
Avant toute chose, rappelons que le cyber-harcèlement est un délit punissable de 2 ans de prison ainsi que d’une amende de 30 000 euros.
Les réseaux sociaux, terrier du cyber-harcèlement
Selon une étude réalisée par l’IFOP en octobre 2023*, pas moins de 38 % des interrogés déclarent avoir été victimes de cyber-harcèlement sur les réseaux sociaux. Une donnée choquante quand on sait que les Français passent en moyenne 1h48 par jour sur ces différentes plateformes (Instagram, X, Facebook, Snapchat…).
Cela signifie que pour certains, ils y font face de manière quotidienne dans leur vie.
Sans oublier les créateurs de contenus, dont le métier est relié directement aux réseaux sociaux et qui sont – accrochez-vous bien – 95 % à avoir subi des actes de harcèlement ou de haine. Récemment, on pense au cas Thomas Jolly, directeur artistique des cérémonies d’ouverture des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024… depuis sans cesse harcelé sur les réseaux sociaux et dont l’histoire a été prise très au sérieux par la justice. Elle condamnera même six personnes à des peines de prison avec sursis et des amendes.
La cyber-violence chez les 18-25 ans :
- 60 % sont victimes de cyber-harcèlement
- 52 % sont victimes de mauvaises rencontres
- 46 % sont victimes de piratage
- 44 % sont exposés à du contenu choquant
Résultat de ces violences gratuites en ligne ? Presque 6 enfants, adolescents ou jeunes adultes sur 10 (58 %) avoue avoir perdu drastiquement confiance en eux à un point tel où ils éprouvent désormais des difficultés dans leurs études et extra-scolaires.
Parmi eux, la moitié du groupe (29 %) à même pensé une ou plusieurs fois au suicide. Tout bonnement dramatique.
D’autant plus qu’il n’existe pas de « harceleur type » et que les raisons d’agir ainsi sont multiples : pour « plaisanter », pour se venger et même afin de s’intégrer à un groupe en faisant comme les autres. D’ailleurs, la série Netflix Adolescence illustre parfaitement cette conclusion : les conséquences du cyber-harcèlement peuvent être si profondes qu’elles en deviennent irréparables.
Les jeux vidéos, un univers encore masculiniste
En France, si tout le monde peut être victime de harcèlement numérique sur les réseaux sociaux, le monde du jeu vidéo, lui, tend au harcèlement ciblé envers les joueuses et femmes faisant partie intégrantes de cet univers. Il se veut empli de stéréotypes masculinistes qui ne cessent véritablement après des années, on ne peut le nier.
Un fait que j’ai malheureusement pu constater lors de mes différentes interviews pour Parole de Gameuse et qui peut se chiffrer. Plus d’une femme gameuse sur deux (53 %) selon l’INSEP ont été victimes ou témoins d’insultes, d’injures ou de sexisme de la part d’autres gameurs ou de fans. Inadmissible puisque les femmes représentent quasiment la moitié (48 %) des joueurs de jeux vidéo qui pratiquent au moins une fois par semaine en 2023.
En détail, selon un sondage de l’IFOP en partenariat avec GamerTop en 2023, on constate que les jeux de combat sont les plus représentatifs de ce cyber-harcèlement avec 66 % des joueuses qui ont dû faire face à des actes de harcèlement ou de sexisme. 2 sur 3, donc.
Et, dans certains cas, cela va encore plus loin dans l’inadmissible puisque 37 % reconnaissent avoir été cible de menaces d’agression à caractère sexuel, au point où elles doivent trouver des stratégies alternatives afin de jouer sans être perpétuellement harcelées…
Cyber-harcèlement, prévenir et agir
Étant donné que le cyber-harcèlement peut prendre plusieurs formes : intimidations, insultes, moqueries, photos embarrassantes, piratage de compte, chantage, menaces… la meilleure chose à faire afin de s’en prémunir est de divulguer le moins d’informations personnelles que possible en ligne.
Cela passe par sécuriser au maximum ses comptes numériques, les paramétrer avec soin et utiliser des avatars si les conditions le permettent.
Côté parents, installer un contrôle parental et alerter ses enfants sur leur image en ligne sont de très bonnes options afin de prévenir toute forme de cyber-harcèlement.
Un dernier mot…
Fais attention sur les réseaux sociaux : derrière un écran, n’importe qui peut se cacher, même quelqu’un de dangereux. Si quelque chose te met mal à l’aise ou te semble bizarre, parles-en tout de suite à tes parents ou à un adulte en qui tu as confiance.
Il suffit parfois d’en parler pour éviter de gros problèmes.